La gestion du risque en temps de crise

Le coronavirus a déclenché une crise mondiale. Et quand vous pensez crise, vous devez penser à la gestion des risques. Emmanuel Van Grimbergen, Chief Risk Officer d’Ageas, nous livre ses réflexions sur l’approche du risque d’Ageas au cours de l’année écoulée.

La gestion du risque en temps de crise

Penser l’impensable

Dès que la crise a frappé l’Asie et l’Europe, notre département chargé du risque est passé à la vitesse supérieure. Nous devions nous préparer à tous les scénarios possibles, et nous devions penser l’impensable. Nous avons immédiatement et de manière proactive lancé une analyse de risque approfondie à 360° sur une base hebdomadaire afin de nous assurer que nous avions une vue sur la situation du capital de notre Groupe, mais aussi sur l’impact potentiel du virus sur nos produits. En deux semaines, nous avons pu mettre en place un processus d’évaluation nous permettant de surveiller les domaines de risque les plus susceptibles de se répercuter sur nos activités. Il s’agit notamment de l’environnement économique, de la situation de notre capital, de nos actifs critiques, de la couverture des produits ou encore de notre réaction aux tests de résistance. Nous avons également assuré le suivi des différentes initiatives prises pour soutenir nos employés, nos clients, nos partenaires et la société dans son ensemble. Ce travail s’est poursuivi tout au long de l’année, et se poursuit aujourd’hui.

La diversification est cruciale pour la gestion des risques

La résilience de notre Groupe a été favorisée par un ratio de solvabilité et une situation de capital déjà solides. Malgré la tendance continue à la baisse des taux d’intérêt, le repli du marché boursier et l’augmentation des écarts, notre position de liquidité est restée forte. Nous avons également bénéficié d’un portefeuille de produits bien diversifié et d’une répartition géographique en Europe et en Asie, deux éléments essentiels de notre stratégie Connect21. La plupart de nos produits, qui s’adressent principalement aux commerces de détail et aux PME, n’ont pas été exposés aux risques typiques de la pandémie — par exemple les interruptions d’activité —, de sorte que les demandes d’indemnisation sont restées relativement limitées. De même, nos activités non-vie ont compensé le recul des performances en vie. En outre, les répercussions de la pandémie n’ont été ni identiques ni simultanées en Europe et en Asie, ce qui a permis à nos performances commerciales de rester en équilibre.

Oser s’améliorer

2020 a été l’année où nous nous sommes montrés à la hauteur de notre valeur Dare (Oser), mais toujours dans le contexte d’un risque gérable. Nous avons choisi de continuer à verser un dividende, tenant ainsi notre promesse envers nos actionnaires qui, pour beaucoup, en sont tributaires. Nous n’y sommes parvenus que grâce à notre modèle d’entreprise résilient et à la robustesse de notre position en capital.

Les événements ont également contribué à changer notre vision des risques dans certains domaines. Ainsi, les idées relatives à l’avenir du travail ont souvent été considérées comme perturbatrices pour l’entreprise, mais en même temps émergentes. Mais grâce à l’expérience que nous avons acquise en 2020, nous sommes désormais mieux à même d’évaluer et de quantifier le risque. Cela nous aidera à continuer d’évoluer vers une nouvelle façon de travailler chez Ageas.

L’année écoulée a montré plus que jamais le rôle important de la gestion des risques au sein du Groupe. La clé est de définir un terrain de jeu dans les limites des risques évidents et potentiels, afin de pouvoir prendre des décisions en connaissance de cause pour nous préparer au « jour d’après ».