Christophe Boizard, Chief Financial Officer (CFO) d’Ageas, nous livre ses réflexions sur les hauts et les bas auxquels nous avons été confrontés en 2020.
Avec la pandémie de COVID-19, 2020 a d’abord été une année difficile pour chacun sur le plan personnel. L’économie a été mise à rude épreuve et certains secteurs ont plus souffert que d’autres. Celui de l’assurance s’est trouvé confronté à un important volume de demandes de paiement pour des couvertures spécifiques telles que les pertes d’exploitation et les annulations d’événements. Heureusement, grâce à notre profil de risque principalement orienté vers les lignes personnelles, notre exposition a été marginale. Mais, bien entendu, comme d’autres compagnies, nous avons été touchés par la chute brutale des marchés financiers en mars et avril. Et même si les marchés boursiers se sont fortement redressés, l’immobilier reste un secteur auquel nous accordons beaucoup d’attention, en gardant l’œil sur des secteurs spécifiques tels que le commerce de détail et les centres commerciaux.
Malgré l’incertitude, nous savions que grâce à la bonne trésorerie du Groupe, nous ne serions pas totalement désarmés face aux défis. C’est précisément dans ce genre de situations que notre entreprise est vraiment mise à l’épreuve. Heureusement, avec le recul, nous pouvons être assurés qu’en 2020, nous avons su faire preuve de résilience financière dans les conditions les plus difficiles.
Comme pour beaucoup de nos pairs, la pandémie a eu un impact important sur le cours de notre action. En mars, la pandémie s'est installée et a provoqué l'effondrement des marchés boursiers, entraînant dans les semaines qui ont suivi une baisse de 50 % par rapport au cours initial de EUR 53,10 observé en début d’année. Pour les assurances, le marché a également tablé sur une augmentation des demandes d’indemnisation liées au ralentissement économique, avec un impact négatif sur notre portefeuille d’investissements correspondant aux défaillances potentielles des émetteurs d’obligations d’entreprises et à l’effondrement des marchés boursiers en général. Mais, en même temps, le fait d’avoir un portefeuille équilibré entre vie et non-vie et de ne pas être impliqué dans certaines des couvertures les plus problématiques ont été des avantages évidents pour Ageas.
En outre, les actionnaires s’inquiétaient du paiement des dividendes, suite aux directives émises par les régulateurs européen et belge de supprimer ou de reporter les dividendes et les rachats d’actions. Après une analyse approfondie des risques et grâce à notre positionnement solide, nous avons finalement pu verser un dividende de EUR 2,65, comme nous l’avions annoncé plus tôt dans l’année lors de la publication des résultats annuels de 2019.
Au cours de l’année, notre communauté d’investisseurs a réagi favorablement à notre engagement de verser le dividende annoncé en février (avant les restrictions imposées par les régulateurs), ainsi qu’au maintien de nos bonnes performances opérationnelles,à la qualité de notre solvabilité et de notre trésorerie. Ces circonstances ont permis au cours de l’action de rebondir, puisqu’il s’est progressivement repris pour atteindre EUR 44,45 au cours du second semestre 2020.
Les analystes en ont eux aussi tenu compte dans leurs rapports, avec 12 recommandations positives sur 18. Nous avons également obtenu d’importants relèvements de notre notation de la part des agences S&P et Moody’s, et Fitch a confirmé sa notation « A+ ».
S&P et Moody’s ont revu à la hausse la notation d’Ageas en 2020. En fait, malgré l’épidémie du COVID-19, Ageas a été le seul assureur européen dont S&P ou Moody’s ont accepté de relever la notation non liée à une fusion ou acquisition. Je pense que cela est dû à trois facteurs principaux. Tout d’abord, nous sommes entrés dans le domaine de la réassurance en 2019, améliorant la gestion de notre capital, ce qui a contribué à protéger nos activités face aux imprévus. Deuxièmement, nous avons résolu presque tous nos problèmes hérités du passé. Et, enfin, nous avons continué à enregistrer des résultats financiers stables dépassant les attentes des analystes.
Tout d’abord, ces mises à niveau ont permis à nos actionnaires d’accroître leur confiance dans la solidité du Groupe malgré les turbulences financières qui agitent le monde entier. À un niveau plus pratique, nous avons également pu émettre des titres de créance à des conditions plus favorables. En novembre, Ageas a émis un emprunt de niveau 2 de EUR 500 millions. C’était sa troisième émission en moins de deux ans, et elle lui a rapporté EUR 1,75 milliard de liquidités à des conditions très intéressantes (coupon de 1,875 %). Cela a augmenté notre ratio de solvabilité permettant de nouveaux investissements et de nouvelles acquisitions.
À l’exception de la marge d’exploitation des unités de compte qui reste légèrement inférieure à l’objectif et sur laquelle nous continuons à concentrer nos efforts, tous nos objectifs Connect21 seront atteints sans difficulté.
Cela ne veut pas dire que nous pouvons nous reposer sur nos lauriers. En 2021, nous intensifierons nos efforts pour préparer la mise en œuvre de la future norme comptable IFRS 17. Son adoption représentera une véritable révolution dans la manière dont le secteur rend compte de ses performances et de ses résultats. Parallèlement, nous continuerons à optimiser la gestion du capital du Groupe en renforçant sa fongibilité du capital et en améliorant la gestion de l’actif et du passif.
Evolution du cours de l'action Ageas en 2020 (en EUR)